dimanche 19 juin 2016

Petit résumé de la semaine écoulée en Iran

Lundi 13 juin Entrée en Iran
Nous quittons Agri sans regrets pour rejoindre la frontière iranienne. En chemin, nous nous arrêtons à Dogubayazit ville perdue aux confins de la Turquie orientable pour acheter des produits frais en vue du premier bivouac de ce voyage qui aura lieu ce soir en Iran au pied de l'église Saint Thadeus. Pour le moment, chemin faisant nous passons par Ichar Pasha imposant château du dix huitième dominé par le majestueux mont Ararat qui culmine à plus de cinq mille mètres. C'est à son sommet que se serait échouée l'arche de Noé.

Au passage de la frontière, nous sommes accompagnés par une double file de camions sur dix kilomètres. Il paraît qu'ils leur faut trois jours pour passer. Ce ne serait pas les chauffeurs qui font la queue mais des passeurs de camions.
Nous avons attendu trois heures à la douane. Ce n'est pas énorme. Puis une heure à la station service. L'Iran a un systeme de distribution de l'essence qui est très particulier. Chaque famille a une carte dont le crédit d'essence à moins de cinq centimes d'euros le litre dépend du lieu d'habitation et du nombre d'enfants. Au delà de ce crédit, c'est le double, comme pour nous.

Mardi 14 juin de Qareh Kelissa à Lac Neor
Après une bonne nuit sous la tente, je grimpe en haut d'un petit monticule que j'avais déjà conquis il y a trois ans avec Richard. D'en haut, nous avons une vue panoramique sur un paysage de hautes montagnes, de lacs et de steppe. Puis visite de l'église Saint Thaddeus. J'aime cet endroit perdu, silencieux et très évocateur. Contraste saisissant entre ce signal représentatif du monde chrétien et la république islamique ou toute religion autre que l'Islam officiel est bannie.

Mercredi 15 juin du lac Neor à la mer Caspienne
Nous avons passé une très bonne nuit au bord de ce lac à environ 1500 mètres d'altitude encadré par des montagnes verdoyantes mais aucun arbre n'y pousse.
Superbe journée sur des pistes de montagne avec des dénivelés spectaculaires. Le pays est splendide. C'est la plus belle saison. Des fleurs partout. Après deux nuits en bivouac, ce soir nous dormons à l'hôtel au bord de la mer Caspienne puis trois jours de bivouac avant d'entrer au Turkménistan.
Ici mauvaise liaison internet. On ne pourra donc pas illustrer nos propos. Prochaine liaison à Achgabat dans quatre jours.

Jeudi 16 juin. Massif de l'Alborz
Peu de kilomètres mais nous n'arrivons au bivouac que vers six heures. Comme d'habitude, on s'arrête souvent, nous prenons notre temps, nous admirons ces paysages de montagne à la fin du printemps. C'est la saison des cerises ici les fonds de vallées abrités sont couverts de cerisiers vers et rouge. Leurs fruits sont excellents. Il y a aussi des pêches succulentes.

Vendredi 17 juin
Encore de très belles pistes dans le massif de l'Alborz. Nous croisons beaucoup de petits villages paysans aux environ de 2500 mètres d'altitude. Certains ont des maisons recouvertes de lauses.  Leur qualité de vie dans la nature est peut être acceptable mais leur niveau de vie de victimes innocentes des conflits internationaux est effrayant. Labours avec une araire tirée par un cheval, moissons à la faucille, gerbes de blé ficelées à la main, troupeaux de quelques chèvres ou brebis, des vaches dont on peux compter les côtes. Quand on pense que l'Iran dispose d'une des plus grandes réserves de gaz et de pétrole du monde en mal d'exploitation du fait de l'embargo qui appauvrit les populations et légitimiste le régime.
Ce soir il ne fait pas beau, nous avons établi un bivouac vers 2000 mètres, dans les nuages avec une petite bruine mais le temps s'est amélioré dans la soirée.

Samedi 19 juin
Journée d'approche de la frontière turkmène. Nous traversons une région désertique de l'Iran où il y a malgré tout de très grandes villes comme Damghan qui recèle un lieu de culte ou ce qu'il en reste très intéressant car sa première construction est antérieure à l'Islam. Auparavant, nous nous sommes arrêtés au bord d'un grand bassin alimenté par la nappe phréatique. L'eau est très claire et paraît-il potable. Il y a soixante centimètres d'eau et grâce aux horribles Crocs que je ne quitte plus je suis rentré dans cette eau ou je suis resté un certain temps. Mais il nous faut reprendre la route. Elle est presque rectiligne une vague courbe de temps à autre, elle est bordée par de nombreux vestiges des caravansérails répartis sur la route de la soie. Il y en aurait tous les trente kilomètres ce qui correspond à la longueur d'une étape. Ils sont tous construits sur le même plan, seule la taille diffère. Un carré qui peut faire plusieurs dizaines de mètres de côté, une porte monumentale au milieu d'un côté. Les murs sont aveugles à l'extérieur et les hébergements donnent sur une vaste cour qui dispose en son milieu d'un grand puis. Nous avons vus aussi mais sans nous arrêter des an anban. Ce sont des réserves d'eau de pluie construites par l'homme. Elles sont situées en points bas et recueillent les eaux par ruissellement dans des bassins qui le peuvent faire plusieurs dizaines de mètres de profondeurs. Ils permettaient d'avoir de l'eau pendant le long et caniculaire été. On y stockait aussi de la glace car les hivers sont très froids. Il paraît qu'on pouvait ainsi en avoir tout l'été.
Des petits soucis pratiques nous on beaucoup retardés. Un pneu éclaté pour Philippe, un bouchon d'essence perdu pour moi et l'obligation d'avoir des voitures propres sous peine d'amende au Turkménistan. Il paraît que le dictateur l'exige. Ces petits problèmes nous permettent d'apprécier une fois de plus l'extraordinaire gentillesse du peuple iranien. La disponibilité et le sourire du réparateur de pneus, la courtoisie d'un marchand qui nous conduit chez un vendeur de pièces de voiture, la courtoisie d'un homme qui nous emmène chez le laveur de voitures à l'autre bout de la ville. Certes, il s'agit de son fils mais il nous invite à diner et dormir chez lui. Nous arriverons finalement au bivouac entre onze heures et minuit. Il nous faudra installer la tente et diner rapidement. Je rédige ces quelques lignes pendant que Luc assure un relais au volant. Nous aurons le grand plaisir d'être attendu par nos amis au bivouac. Ils nous ont préparé un bon diner au Champagne !
Normalement demain soir nous aurons internet et je pourrai faire partir mes petits mots quotidiens et je l'espère aussi quelques photos.

2 commentaires:

  1. du champagne en Iran, la grande classe !

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  2. Connaissant l'Iran, il ne faut pas colporter de fausses informations, je vous cite: "Contraste saisissant entre ce signal représentatif du monde chrétien et la république islamique ou toute religion autre que l'Islam officiel est bannie", C'est simplement faux...au parlement siège des députés des minorités religieuses: chrétiens (et oui!), juifs (et oui!), zoroastriens religion pré-islamique devenue religion d'Etat dans l'Iran ancien , la seul religion persécutée et considérée comme infidèle et le Bahaisme.
    Pour information le Lac Neor se trouve à 2700m d'altitude.

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